Les sols forestiers :

• Près de la moitié des sols forestiers français sont des sols brunifiés (7,2 millions d'ha). Ils sont très largement majoritaires dans les grandes régions écologiques des Vosges, du Massif central, des Pyrénées et de la Corse.
• Les sols hydromorphes arrivent en seconde position (2,4 millions d'ha). Ils sont présents dans les vallées mais aussi sur certains plateaux (plateau lorrain par exemple) et plus largement sur tout le territoire à l’exception de la région méditerranéenne. Ces sols présentent un excès d’eau qui peut, entre autres, ralentir l’activité biologique, contrarier le développement des végétaux (enracinement) et rendre difficile l’exploitation forestière.
• Les forêts sur sols carbonatés (2,2 millions d'ha) se situent dans des zones de roche mère calcaire. La présence de calcaire actif peut bloquer l’assimilation de certains éléments et limiter ou empêcher le développement de certaines espèces.
• Les sols podzolisés (1,3 millions d'ha) se sont développés sur les substrats sableux ou limoneux les plus acides (Landes de Gascogne, Sologne, Vosges gréseuse, etc).

Les humus

Le milieu forestier étant peu soumis à l’influence humaine par rapport aux sols agricoles (peu d’apports et de travail du sol), il y a généralement un lien fort entre le type de sol et le type d’humus :

• Les mulls et dysmulls sont des formes d’humus liées à une forte activité de la faune et des micro-organismes du sol. Ils sont présents sur plus de la moitié de la superficie forestière (4,1 millions d'ha pour les dysmulls et 4,3 millions d'ha pour les mulls). On les rencontre fréquemment sur les sols brunifiés ou hydromorphes (79 % des mulls et 82 % des dysmulls sont sur sol brunifié ou hydromorphe). Les dysmulls, moins actifs que les mulls, sont majoritairement associés aux sols bruns acides (brunisols dystriques et alocrisols).
• Les humus de type moder se caractérisent par un processus de décomposition-humification nettement ralenti, la formation d’une couche brun-noir de matière organique fine et une accumulation des couches de litière des années précédentes. Ils sont présents sur 2,6 millions d'ha. On les rencontre fréquemment sur les sols brunifiés (60 % des moders sont sur sol brunifié).
• Les dysmoders suivent le même modèle mais les couches sont plus épaisses. Ils se rapprochent des humus de type mor. Les humus de type dysmoder et mor sont souvent associés aux sols de type podzolisé (Landes de Gascogne, Sologne), 61 % des mors ou dysmoders sont sur sol podzolisé.
• Les humus carbonatés (2,1 millions d'ha) sont principalement présents sur les substrats calcaires du Bassin parisien, des Alpes et de la zone méditerranéenne.

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